Les états modifiés de conscience en thérapie et dans le chamanisme

le chamanisme

Le chamanisme est une pratique spirituelle ancestrale qui est encore très présente dans de nombreuses cultures à travers le monde. Il s’agit d’une forme de croyance qui accorde une grande importance à la connexion entre les êtres humains et le monde spirituel. Les chamans sont des guides spirituels qui peuvent aider les autres à trouver leur chemin et à comprendre leur place dans le monde.  Dans cet article, nous explorons ensemble les différentes perspectives des approches thérapeutiques.

Préambule : En introduction, je présente mes excuses à toute personne qui aurait plus de connaissances ou de compétences que moi sur les sujets liés au chamanisme et à cette sagesse ancestrale. En effet, je ne reste qu’un « padawan » en chemin. En écrivant ce texte, mon intention est de permettre à celui ou celle qui le lira de mieux comprendre ce qu’est le chamanisme et ses passerelles avec le domaine de la thérapie, de permettre à celui ou celle qui ressent un appel intérieur de faire preuve également de vigilance et de discernement, et enfin de révéler à ma mesure l’amour et la sagesse qui se cache derrière ces pratiques ancestrales. Je m’incline avec respect vers les chamanes et les grands sages dont j’ai eu la chance de bénéficier de leurs enseignements, et qui après plus de 30, 40 ou 50 ans de pratique, continuent de se considérer comme des éternels apprentis. Recevez ma gratitude et mon amour.

Quelle est la définition du mot chaman (Shamans, homme ou femme médecine) ?

définition de chaman

Le chamanisme se réfère à un ensemble de pratiques animistes ritualisées visant à faciliter la guérison d’un patient. Il s’agit d’une pratique ancestrale qui remonte à des milliers d’années et qui est encore très vivante dans de nombreuses cultures à travers le monde. Il est considéré comme une forme de guérison spirituelle qui a pour but de soigner les âmes et les esprits des personnes. Le chamanisme vise à reconnecter l’être humain avec la nature, et lui permettre de retrouver l’équilibre et la paix intérieure.

Le chaman ou « femme ou homme médecine » est en quelque sorte un intercesseur entre les mondes physiques et spirituels. Dans les cultures traditionnelles, au sein des tribus amérindiennes, le chaman joue à la fois le rôle médecin, de thérapeute et de messager avec le monde naturel et surnaturel. Il permet de faciliter des processus de guérison et de donner du sens à la communauté. Dans le processus thérapeutique, le chaman utilise les états modifiés de conscience.

Il existe deux typologies de pratiques qui font appels aux états de conscience modifiés :

Qu’est-ce qu’un chaman de nos jours ?

le chaman de nos jours

Aujourd’hui, un chaman (ou guérisseur) peut être considéré comme un « thérapeute » qui, dans sa culture d’origine, utilise les états modifiés de conscience pour favoriser un processus d’introspection et d’exploration de l’inconscient afin de faciliter une guérison individuelle tout en donnant du sens.  À l’image d’un thérapeute, il reçoit une formation spécifique en lien avec sa culture. En France, le psychiatre Olivier Chambon a écrit un livre permettant de dresser les passerelles entre les techniques utilisées dans la psychothérapie et le chamanisme. Aujourd’hui, les techniques qui utilisent les états modifiés de consciences sont nombreuses avec notamment l’hypnose, l’EMDR ou encore la méditation et les constellations systémiques.

Comment faire pour sortir d’un paradigme de pensée ?

sortir d'un paradigme de pensée

La pensée amérindienne prend le contrepied du paradigme occidental qui positionne l’Homme au cœur de l’univers avec un lien de supériorité envers la nature qui est traitée comme une ressource exploitable. Aujourd’hui, dans un monde fini, le paradigme de l’anthropocène montre ses limites. Ainsi, malgré les initiatives locales, collectivement, nous sommes encore bien trop lents pour réagir dans nos manières de penser et d’agir pour préserver notre planète et surtout la survie de l’espèce humaine.

Un paradigme est un système de valeurs qui organise la pensée et l’action collective. À partir de ce paradigme qui est perçu comme une hypothèse fondamentale, nous construisons nos sociétés, nos cultures, nos civilisations à partir de ces croyances partagées (c’est-à-dire des hypothèses pour décrire le Réel) qui ne sont qu’en réalité simplement une réponse temporaire à des conditions d’existence de notre espèce à un moment donné de notre évolution. 

Claire Graves, qui était un professeur de psychologie américain à l’origine d’une théorie sur la psychologie évolutionniste, appelle VMèmes, ces paradigmes qui nous affectent collectivement  sur un plan physique, émotionnel, psychique, et influencent chacune de nos interactions avec le monde extérieur. Pour lui, un VMème est un principe inconscient régissant nos modes de pensées, nos organisations et nos cultures et qui reflète donc une vision du monde, des croyances, un système de valeurs, et une psychologie. Le VMème est une cartographie bio-psycho-sociale d’ajustement aux conditions de l’existence humaine qui peuvent être définies par :

·       La temporalité historique : il s’agit de l’époque dans lequel vit l’individu et son groupe à l’échelle de l’humanité. Ce contexte est à la fois individuel et collectif. La question à étudier est « Que se passe-t-il à cette époque ? »

·       Le lieu géographique : il s‘agit de l’environnement géographique naturel et créé par l’homme. La question à étudier est « quel est l’environnement de vie dans lequel s’inscrit l’homme et son groupe ? »

·       Les problèmes existentiels : il s’agit des problèmes rencontrés par l’homme ; ses besoins et ses préoccupations. La question à étudier est « quels sont les besoins et préoccupations de l’individu et de son groupe ? »

·       Les conditions sociales : Il s’agit du contexte individuel et collectif : culturel, politique, organisation, management… La question à étudier est « quels sont les paramètres sociaux influençant l’individu et son groupe ? »

Par exemple, du VMème dans lequel s’inscrit notre société, découlent nos politiques, nos modèles de comportements, nos leaders inspirants, nos philosophies, nos religions, nos symboles, notre langage, notre style de vie, nos loisirs, nos expressions artistiques… Dans le modèle de l’HOVTA organisation, les stades organisationnels ont été actualisés, développés et synthétisés en 6 familles : Marron, Rouge, Bleu, Orange, Vert, Violet. La force de l’assessment HOVTA organisation ® réside dans la capacité à corréler les valeurs avec les stades organisationnels et les questionnements existentiels associés.

Aujourd’hui, à la fois par nécessité et par aspiration, nous entrons progressivement dans l’émergence du stade violet qui est celui de l’ordre Global & Intégratif – Expérientiel, holistique, cognitif, connecté et écologique. Le changement de stade a lieu quand l’organisation comprend que la liberté des choix individuels ne parvient pas à construire des actions coopératives suffisamment impactantes et rapides pour garantir la survie de l’écosystème global. L’organisation de cette pensée est systémique et holistique. Les structures organisationnelles sont globales et interactives. Le processus de management est celui de l’apprentissage, de l’intégration fluide des parties prenantes en valorisant l’écologie.

Les questions fondamentales au cœur de la pensée violette est « Que puis-je faire pour vivre pleinement et de manière responsable en étant pleinement moi-même ? » et « Que puis-je faire pour expérimenter l’existence de manière intégrale ? »

Le paradigme animiste positionne l’Homme en harmonie dans un écosystème dont lui-même dépend. Cette perspective change radicalement notre vision du monde et enseigne l’humilité. En effet, cela signifie que la Nature est perçue comme vivante, nourricière et enseignante. Le chef de tribu gère les interactions en lien avec le monde des hommes en structurant la vie de la communauté. Cependant, au-delà de l’organisation de type marron (tribale – automatique réactive), la tribu défini un rôle très spécifique au sein de sa communauté ; celui du chaman qui est en quelque sorte un intercesseur entre les mondes. Au sein des tribus amérindiennes, le chaman joue à la fois le rôle médecin, de thérapeute et de messager avec le monde naturel et surnaturel. Dans le contexte de la médecine allopathique, cet homme ou cette femme, serait souvent considéré comme un psychotique car il aborderait des thématiques assimilées au délire. Cependant, dans le contexte culturel, non seulement, il s’inscrit dans une norme sociale, mais sa parole est porteuse de sens, de sagesse et de guérison. Selon ces cultures, notre expérience terrestre est avant tout une expérience spirituelle, marquée par l’apprentissage, la guérison et l’harmonie avec la nature.

Sous plusieurs versants, la pensée amérindienne peut se révéler inspirante et porteuse de sagesse. Par exemple, saviez-vous que dans certaines tribus, plutôt que de sanctionner un membre de la tribu en cas de transgression d’une valeur ou d’une règle établie, on préfère l’intégrer à un rituel de réconciliation. Ce rituel consiste à le présenter devant la tribu de manière solennelle. Au centre du cercle, le fautif est invité à écouter en silence chacun des membres de la tribu qui s’exprime en lui rappelant ses qualités, ses dons et tout ce qu’il a fait de bien au sein de la communauté. Ainsi, sans se sentir réprimandé ou coupable, naturellement, il retrouve sa place au sein de la tribu en se réalignant avec les valeurs du collectif et ses forces. Une autre variante consiste à lui demander ce qu’il a ressenti quand il a réalisé l’acte transgressif afin de le comprendre. Cette perspective est très différente du monde occidental où nous aurions tendance à juger ou au mieux essayer de comprendre le « pourquoi », plutôt que de faire confiance au pouvoir du processus de réconciliation avec soi et avec le collectif. Ici, le membre de la tribu est invité à reconnaître son erreur et à se réaligner avec qui il est vraiment en ayant le soutien de la communauté. Élégant non ? 😊

Médecine, psychopathologie et cultures : 

C’est quoi un chaman ?

le chaman

Dans le monde occidental, pour le diagnostic psychopathologique, il existe deux ouvrages de référence, à savoir, le DSM V (Diagnostical Structural Manual), c’est à dire le manuel de diagnostic et statistique des troubles mentaux publié par l’AAP (Association Américaine de Psychiatrie) et le CIM 10 (ou ICD) : Classification Internationale de maladies publié par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

En 1994, Jean-Louis Pedinielli (Introduction à la psychologie clinique. Armand Collin) définit la psychologie clinique comme une sous discipline de la psychologie dont l’objet est « l’étude, l’évaluation, le diagnostic, l’aide et le traitement de la souffrance psychique quelle que soit son origine (maladie mentale, trauma, dysfonctionnements, malaise intérieur). Les outils de Psychopathologie tels que le bilan psychologique permettent au psychologue d’identifier les modes d’intervention les plus adaptés au traitement du patient. Selon l’approche psychopathologique biologique, le symptôme est perçu comme l’indicateur d’un dérèglement biologique. La psychiatrie est le reflet de cette approche biologique. Cela explique l’aspect mesurable et quantifiable des troubles présentés dans le DSM puis la CIM.

Ces troubles perturbent l’insertion sociale du patient ainsi que son bien-être. Ces dysfonctionnements peuvent être dans la manière d’être, de penser ou de se comporter. La psychopathologie permet de diagnostiquer, décrire, classifier et prévoir des évolutions des troubles psychiques. Ensuite, une approche clinique spécifique permettra au patient de trouver les meilleures solutions pour faciliter son mieux-être.

Cette dimension du diagnostic est prédominante dans la fonction du métier de psychologue ou de psychiatre. Dans cette approche, le diagnostic permet l’élaboration du dispositif d’accompagnement ou de la préconisation du traitement le plus adapté pour répondre au symptôme apporté par le patient.

Serban Ionescu (15 approches de la psychopathologie. 4ème édition, Armand Collin) définit plusieurs critères pour qu’un trouble soit considéré comme pathologique :

–       Conscience de la réalité et inadaptation : Ce point met en relief l’existence d’une réalité partagée et acceptée socialement. Ainsi, une personne qui entend des voix dans une culture donnée pourra être considérée potentiellement comme schizophrène, malade ou encore chamane, guérisseur étant en lien avec le monde des esprits. La dimension culturelle est importante dans le diagnostic du trouble.

–       Intensité et durée de la souffrance (perçue par patient ou entourage) : La plainte peut émaner de l’entourage du patient alors que l’individu lui-même ne semble pas souffrir des symptômes. On parle alors d’égosynthone lorsque le trouble fait partie intégrante de la personnalité du sujet et qu’il n’en a pas conscience.

–       La limitation, la menace ou le danger pour autrui : Il peut s’agir d’un handicap, d’une limitation voire d’un danger pour le patient ou la société.

La notion de pathos renvoie à l’écart vis-à-vis d’une norme statistique (fréquence des comportements dans une population donnée), sociale (croyances, codes et attentes sur les rôles à tenir en société), existentielle (le développement de l’individu) et pratique (mesure via instruments scientifiques validés). La personnalité pathologique est caractérisée par la présence durable et importante de troubles ou dysfonctionnements par rapport à la culture du sujet.

Ainsi, dans le DSM-V, il est spécifié des questions diagnostiques liées à la culture :  « Des modifications similaires aux symptômes de conversion (et aux symptômes dissociatifs) sont fréquentes au cours de certains rituels culturels. Si ces symptômes peuvent être complètement expliqués par le contexte culturel particulier et n’entraînent pas de détresse ou de handicap significatif, on ne portera pas de diagnostic de trouble de conversion ».

(Référence : AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION. (2015). DSM-V : Manuel de diagnostic et statistique des troubles mentaux. (p379). Editions Elsevier Masson)

Les notes liées à la question interculturelle du DSM-V sont très importantes. Elles mettent en éclairage le fait que tout diagnostic est posé en lien avec la culture et ses croyances. Ainsi, elles évitent des dérives potentielles dans la stigmatisation du pathos.

Si vous êtes coach ou thérapeute, nous vous recommandons de participer à la formation bases de psychopathologie pour mieux comprendre l’enjeu des structures psychiques et les limites des différents accompagnements pour savoir réaiguiller votre client vers un professionnel de santé plus adapté.

Le soin thérapeutique, c’est quoi ? Les cadres de références en psychologie

soin thérapeutique

La psychologie est née véritablement à tâtons durant les 19ème et 20ème siècle. Elle fut marquée par différents pionniers qui ont créé des courants de pensées (ou cadres de références) pour tenter de comprendre et de cerner les contours de la psyché humaine.

À cette époque, l’objectif était de comprendre et de soulager les souffrances humaines. Il est bon de garder à l’esprit que ces champs sont toujours en expansion et se remettent en question. En effet, il serait fou d’imaginer que l’on puisse tout connaître de notre Humanité.

Avant l’apparition du métier d’accompagnant, ce rôle était réservé au chaman, aux prêtres et aux médecins qui avaient pour vocation de soulager les âmes.

L’épistémologie est l’étude de la connaissance. Dans cette perspective, il s’agit de s’intéresser à la manière dont s’acquiert et se structure la connaissance. Chaque courant de psychologie possède sa propre épistémologie et ses hypothèses de départ. À ce titre, elles peuvent être parfois contradictoires ou complémentaires. Elles définissent les contours du cadre de référence qui est une orientation de la pensée qui affecte en conséquence la pratique clinique thérapeutique. Pour chaque cadre de référence, la manière d’aborder la demande du client et les modalités spécifiques relatives à l’accompagnement (la posture, les méthodes et les techniques) utilisées sont différentes. Aujourd’hui, en psychologie clinique, on distingue 4 grandes cadres de référence qui abordent les symptômes de manière très différente.

 En tant que thérapeute, il est important de connaître ces différences. Par exemple, certaines approches prennent en compte le concept d’inconscient, alors que d’autres, pas du tout. À l’IICH, en tant que thérapeutes ayant une approche intégrative, nous sommes convaincus que l’ouverture à la pluralité des courants de pensée permet de mieux interagir dans le cadre d’alliances thérapeutiques, au service du soin du patient. Évidemment, cela nécessite de réaliser des formations spécifiques et d’accumuler de l’expérience dans l’accompagnement.

Voyons maintenant comment chaque courant aborde la demande du client qui se trouve à la base de toute thérapie et les modalités spécifiques déployées dans l’accompagnement. Bien souvent, la demande s’exprime d’abord par une souffrance, une difficulté rencontrée ou un symptôme. Selon les approches thérapeutiques, il existe plusieurs modes d’interprétation de ce dernier. Parcourons ensemble les différents courants thérapeutiques et leur manière de le percevoir et de l’aborder.

• L’approche personnaliste :

biologique : le symptôme est perçu comme l’indicateur d’un dérèglement biologique. L’objectif est d’associer un symptôme pathologique à une maladie d’origine organique afin de la traiter sur un mode pharmacologique ou médical.

psychodynamique et psychanalytique : le symptôme est appréhendé comme une formation de l’inconscient. Le psychisme du sujet est soumis à une partie profonde appelée l’inconscient, où sont stockés ses pulsions, ses désirs refoulés. L’inconscient possède un langage et des mécanismes spécifiques. Le symptôme est donc le signe d’un « conflit » entre le conscient et l’inconscient. L’objectif est de mettre à jour les mécanismes de ce dernier. C’est la dynamique singulière du transfert et du contre-transfert entre analysant et analyste qui est le moteur de la thérapie.

humaniste, existentielle : le symptôme est un initiateur d’évolution. Il est une étape qui demande à être dépassée en lui donnant du sens et en valorisant le potentiel de ressources de la personne qui le manifeste. L’objectif de l’accompagnement est de développer le potentiel maturatif du client, afin de l’aider à se découvrir, à s’épanouir, en lui redonnant sa capacité de décision et d’autodétermination.

• L’approche situationniste :

cognitive comportementale : le symptôme est le résultat d’un schéma de pensée inconscient dysfonctionnel (pattern), d’un « train de pensée » qui filtre la réalité de manière inadaptée (par le biais de croyances erronées), ou d’un apprentissage inadapté. L’objectif de la thérapie est donc de collaborer de manière active et méthodique pour dépasser les apprentissages et les cognitions dysfonctionnelles ayant créé le symptôme. Il s’agit de permettre au patient de mettre en doute ses idées dysfonctionnelles, ses perceptions et son interprétation du monde qui l’entoure, afin de progressivement mettre en place de nouvelles modalités de penser et d’agir, plus fonctionnelles. Les thérapies cognitives comportementales (TCC) sont des approches à court terme. L’inconscient n’est pas exploré. Les grandes questions existentielles ne sont pas abordées. Dans cette approche, il s’agit d’enrayer le symptôme de manière simple, rapide et efficace. Cette approche ne permet pas l’exploration de soi comme le font les thérapies existentielles et psychodynamiques.

évolutionniste : le symptôme est souvent perçu comme un conflit intérieur entre différents drivers (c’est-à-dire des orientations motivationnelles) liés à notre évolution. La psychologie évolutionniste se situe à l’intersection de plusieurs disciplines : psychologie (cognitive, systémique, psychodynamique, culturelle et sociale), anthropologie, biologie, neurosciences… Elle s’intéresse aux traits de la personnalité de l’homme actuel en la mettant en lien avec son évolution. Il s’agit d’expliquer les mécanismes de la pensée et les comportements humains à partir de la théorie de l’évolution en biologie. Dans cette perspective, comme nos autres organes, le cerveau a dû s’adapter aux contraintes de notre environnement. Ainsi, la plupart de nos comportements et les difficultés que nous rencontrons en société pourraient être expliqués de manière biologique. Il s’agit donc de favoriser notre adaptation à l’environnement actuel.

Les grands principes fondamentaux de la psychologie évolutionniste sont les suivants :

– les comportements humains reposent sur des mécanismes psychologiques et des processus de traitement de l’information logés dans le cerveau.

– l’évolution par la sélection naturelle est le seul processus connu capable de créer des entités biologiques complexes.

– la sélection naturelle et sexuelle a favorisé l’émergence de mécanismes psychologiques permettant de résoudre les problèmes d’adaptation qu’ont rencontrés les humains, tout au long de leur évolution.

La psychologie évolutionniste est un champ d’exploration très vaste. Ses résultats peuvent être intégrés en thérapie mais, dans la majorité des cas, il s’agit de champs de recherche et d’investigation permettant aux autres courants d’aller plus loin dans leurs découvertes et leurs modalités d’accompagnement thérapeutique.

• L’approche interactionniste ou systémique : le symptôme est perçu comme une façon de communiquer non efficace au sein du système auquel appartient le patient. L’objectif est d’amener le système à retrouver un équilibre et de faire disparaître ses troubles. Il s’agit d’une thérapie brève. Dans cette perspective, le thérapeute systémicien étudie les interactions entre les différents éléments du système du patient. Il n’y a pas nécessairement exploration des contenus de l’inconscient. Milton Erickson fondateur de l’hypnose ericksonienne a cependant développé une approche trouvant son origine dans la systémique et mobilisant les ressources de l’inconscient. Ainsi, l’approche d’Erickson devient alors stratégique pour influencer ce dernier et transformer les interactions du client avec les éléments du système. L’École de Palo Alto a fortement contribué au développement de l’approche systémique.

• L’approche transpersonnelle : le symptôme est perçu comme un appel de la conscience du client à se transformer et à être vraiment soi-même. L’un des pionniers de cette approche est le psychiatre tchèque Stanislav Grof (né en 1931). Grâce à des techniques transpersonnelles, le client peut faire l’expérience d’une réalité plus vaste et redonner du sens à sa vie. À ce titre, une des techniques développées par Stan Grof est la respiration holotropique qui permet de résoudre des conflits internes, dépasser des traumas pour donner un sens plus profond à son existence.

Exploration intérieure : États modifiés de conscience, hypnose, psychotropes, voyage au tambour, chants et musique chamaniques

exploration intérieure

L’Homme utilise depuis toujours les états modifiés de Conscience pour guérir, contacter le Sacré et donner du sens. À ce titre, le Chaman est probablement le premier psychothérapeute de la planète. Il est l’expert des états modifiés de Conscience. Par le biais de rituels et de techniques, il navigue dans les EMC au service de ses clients (de manière positive ou négative selon son intention).

Un état modifié de conscience (ou EMC) désigne tout état mental différent de l’état de conscience ordinaire (ou veille). Arnold Ludwig décrit l’EMC comme une déviation dans l’expérience subjective ou dans le fonctionnement psychologique par rapport à certaines normes générales de la conscience à l’état de veille. Selon Georges Lapassade (Les états modifiés de conscience PUF 1987) : « Les EMC rassemblent un certain nombre d’expériences au cours desquelles le sujet a l’impression que le fonctionnement habituel de sa conscience se dérègle et qu’il vit un autre rapport au monde, à lui-même, à son corps, à son identité ».

On peut citer par exemple les états hypnotiques, les hallucinations, les effets de l’alcool ou de substances psychoactives, la transe, la méditation, les états mystiques ou d’extase, les rêves lucides, le channeling, l’orgasme, le samadhi des yogis.

Le chercheur Pierre Etevenon distingue 3 types d’EMC :

–        Les états de conscience naturels (sommeil paradoxal, vécu du rêve, hypnose journalière)

–        Les états de conscience altérés (pathologies mentales et neurologiques ou effets de substances psychoactives…)

–        Les états de conscience modifiés provoqués volontairement (hypnose, rituels, méditation, yoga…)

Un grand nombre de chercheurs, neurologues et psychologues ont travaillé sur les thèmes de états modifiés de Conscience.  À ce titre, Stanislav Grof est notamment l’un des pionniers dans l’usage des EMC en psychothérapie. Il est l’un des pères fondateurs de la psychologie transpersonnelle. En EMC, par la respiration holotropique, il est capable de permettre au patient de se libérer de traumatismes archaïques (pouvant remonter à la naissance : Cf. matrices prénatales) et de donner un sens plus profond à son existence.

Au niveau thérapeutique, que cela soit en hypnose, en EMDR, ou encore dans une constellation systémique, c’est ce que l’on fait dans l’EMC qui est fondamentale : apprentissage, recherche de ressources, mémoire, guérison… Ainsi, la formulation d’une intention claire est essentielle.

Livres pour aller plus loin

pour aller plus loin

Voici quelques références pour aller plus loin sur le sujet :

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